Laurent Massé

MON PARCOURS

Né en 1967, j’ai grandi à Niort dans les Deux-Sèvres où j’ai rapidement développé un goût prononcé pour les sciences de la nature et de l’univers. Outre des ouvrages d’astronomie (ma première passion), deux des livres de chevet de mon enfance et de mon adolescence furent une « Encyclopédie de la Préhistoire », richement illustrée et qui m’a permis de me familiariser avec l’histoire de la Terre, et un « Guide des merveilles naturelles de la France » grâce auquel j’établissais des itinéraires et des listes exhaustives de sites à visiter pour toutes les vacances familiales, dans les Pyrénées, dans les Gorges du Tarn ou ailleurs. C’est donc tout naturellement que je me suis dirigé vers des études scientifiques à Bordeaux. Après avoir hésité entre l’astronomie et la biochimie, c’est finalement la géologie puis l’océanologie qui ont retenu toute mon attention : des sciences qui observent notre planète Terre et qui racontent son histoire, qui est aussi la nôtre. Et donc en résonance totale avec mes passions d’enfance.

Après une thèse en sédimentologie marine et paléoclimats soutenue en 1993, j’ai obtenu un poste d’enseignant-chercheur en Sciences de la Terre à l’université de Bordeaux en 1995. Après quelques années de recherche sur le thème des changements climatiques et environnementaux récents en zone côtière aquitaine, j’ai rapidement mis cet aspect de ma carrière de côté pour me consacrer pleinement aux activités pédagogiques et d’orientation des étudiants. J’ai ainsi pris la responsabilité de la licence Sciences de la Terre de Bordeaux (2001-2008) où j’ai entre autres œuvré à la réintroduction des enseignements de terrain en deuxième année, puis intégré en 2009 la direction des études de licence Sciences de la Vie – Sciences de la Terre, fonction que j’occupe toujours à l’heure actuelle, et au cours de laquelle j’ai eu entre autres l’occasion d’accompagner les étudiants salariés en leur proposant des aménagements d’études, de 2015 à 2020.

Parallèlement à ma carrière universitaire, la médiation scientifique et culturelle s’est rapidement invitée dans ma vie, d’abord au travers de l’association « Terre & Océan », dont j’ai été l’un des membres fondateurs en 1995, et dont j’ai accompagné le développement en tant que président de 2007 à 2017. C’est donc dès la fin des années 90 qu’a lentement pris forme l’idée de créer une activité de tourisme culturel autour de la géologie, mais à l’époque sans idée claire ni de la forme, ni du lieu, ni du contexte.

Le tournant majeur s’est manifesté en 2000 à travers un coup de foudre pour les paysages lozériens. Lors d’une escapade estivale en solitaire dans le Massif Central, j’ai été littéralement saisi par la beauté du flanc sud du Mont Lozère au mois d’Août, entre le gris des chaos granitiques et le vert de la végétation parsemée de grandes traînées roses d’épilobes en fleurs. La rencontre avec François Petrault a rapidement suivi en 2001 et abouti à la création de GéoLozère en 2002. La suite est ici.

MES PARTIS-PRIS PEDAGOGIQUES AVEC GEOLOZERE

En parallèle et en complément de ma longue expérience d’encadrement des sorties géologiques étudiantes, les vingt années avec GéoLozère ont été un formidable laboratoire ou j’ai pu progressivement affiner mon approche pédagogique auprès du grand public, dont les attentes sont nécessairement différentes. Même si elle est ma discipline de cœur, je me suis toujours attaché à ne pas limiter mon propos à la géologie, qui n’est là qu’en tant que fil rouge qui permet de comprendre les paysages et l’histoire d’un territoire. Une part importante des circuits est ainsi consacrée au patrimoine bâti, aux savoir-faire et cultures locales, ainsi qu’à la gastronomie quand c’est possible. Je me suis également toujours attaché à essayer d’accommoder tous les niveaux d’intérêt pour la géologie, en permettant aux plus passionnés d’approfondir des aspects pointus sans pour autant dégoûter ceux avant tout intéressés par les paysages et le patrimoine. Et enfin, les séjours sont l’éloge d’une forme de lenteur : on ne comprend la Terre que si l’on prend le temps de l’observer et surtout d’y prendre plaisir. La marche est présente dans les circuits, mais elle n’est pas un but en soi. La géologie et la nature au sens plus large ne peuvent être réservées aux seuls randonneurs chevronnés, et tous les non marcheurs, quelle qu’en soit la raison, doivent avoir accès à l’intégralité des sites visités.

Je tiens ici à saluer l’enthousiasme et la fidélité toujours renouvelés de mes associés mais aussi et surtout amis de GéoLozère, sans lesquels l’aventure n’aurait pas été possible.

Midi Libre, 2 Juin 2005

Midi Libre, Juillet 2006. Mis à part le prénom, tout est exact !