2012 : Circuit de découverte géologique dans le Velay

Pour des amateurs de géologie et tout particulièrement de volcanisme, la destination de ce second circuit était tout aussi évidente que le Cantal deux ans plus tôt : le moutonnement des sucs endormis autour de la silhouette caractéristique en « souris » du Mézenc et du cône hardi du Gerbier attirent le regard d’un peu partout en Lozère. On les admire, entre autres, depuis Fortunio, depuis le belvédère du Pré de la Dame, ou alors d’un peu plus près en mordant sur l’Ardèche, comme au Col des Pendus.

Contrairement au Cantal que je connaissais bien, ici pratiquement tout était à découvrir, à repérer, à monter, sans compter l’hébergement à trouver pour un groupe qui s’annonçait plus fourni que deux ans auparavant, et c’était une première pour moi. Si j’avais plusieurs fois traversé le bassin du Puy-en-Velay, mon seul et unique contact rapproché avec le Mézenc jusque là était un safari-photo d’une journée, probablement au pas de course, réalisé en Septembre 2006, et dont je n’avais d’ailleurs plus aucun souvenir – c’était de toute façon à l’époque sans aucune autre intention que de satisfaire ma curiosité personnelle. Quant au Meygal, c’était la vraie terra incognita ! Deux jours de repérage en Août 2011 ont donc été nécessaires, mais malheureusement insuffisants : si j’avais découvert la pittoresque Tortue, le superbe lac de Saint-Front et les coulées de Saint-Clément, je n’avais que deux à trois jours de programme tout au plus, mais certainement pas une semaine complète. Certes j’avais déniché in extremis le Chalet d’Ambre et son incroyable patron Greg mais, ne pensant réellement pas être prêt à temps, j’étais à la limite d’abandonner le projet à l’automne 2011.

C’est une discussion avec ma collègue et amie Dominique Armand, archéozoologue, qui a finalement fait basculer ce circuit du possible au certain. Elle m’apprend alors que son laboratoire PACEA a une antenne associative à Laussonne, à deux pas des Estables, et que des projets de fouille sont en cours dans le bassin du Puy. Elle se propose d’organiser complètement et de prendre en charge une journée autour de ce thème et, en rajoutant un retour en Lozère via Issarlès et la vallée de la Loire, je tiens enfin ma semaine complète. Franc soleil, franc succès, plein de bons souvenirs, et un groupe qui commence à prendre corps autour de futures idées de circuits. Mais encore sur un rythme bisannuel, donc rendez-vous pour la troisième édition en 2014.

Laurent Massé

Photos : Danielle Le Corre, Anne Laroche et Patrick Petit

Découverte géologique du Velay - les participants

De gauche à droite : Marie-Hélène Bonnin, Patrice Guislin, Patrick Petit, Jean-Marie Melot, Lucienne Clauzon, Andrée Guislin, Fanny Noël, Anne Laroche, Joël Brière, Michel Crenn, Bruno Aillerie, Danielle Le Corre, Danielle Bonnal, Jacqueline Bourdillon, Michel Bourdillon, Jean-Marc Noël, Jean Le Joubioux (photo prise par Laurent Massé).

Le programme

(les couleurs des en-têtes de chaque journée ci-dessous correspondent aux couleurs sur la carte)

Lundi 23 Juillet : le Mézenc et les narces de Chaudeyrolles

Rendez-vous et installation au gîte Le Chalet d’Ambre aux Estables.

Quelques mots s’imposent sur notre hôte de l’époque. Le chalet d’Ambre était alors tenu par Greg Urios, personnage éminemment sympathique et passionné absolu de cuisine. Je me souviendrai toujours de mon premier contact avec lui, lors des repérages en Août 2011. C’était en fin d’après-midi, j’avais déjà fait le tour du village des Estables à la recherche d’un hébergement et, un peu désabusé, je pénètre dans le chalet, qui était ma dernière cartouche. Personne dans la salle mais un fumet exquis flotte dans l’air. Greg sort alors de sa cuisine et, après quelques mots échangés sur le but de ma recherche, il m’y fait pénétrer en toute simplicité. Je louche sur les confitures maison rangées sur les étagères, puis Greg soulève le couvercle de son faitout où mijote un je-ne-sais-plus-quoi furieusement appétissant, et il me lance un laconique « et oui, ici on n’aime pas trop la cuisine… » avec un grand sourire. Après ces quelques mots, et l’assurance que « ici, tout est fait maison, jusqu’aux infusions », le choix du lieu était définitivement scellé. Nous n’avons pas eu à le regretter, tant Greg nous a régalés toute la semaine. Il suffit d’ailleurs de lire le compte-rendu pour se rendre compte à quel point ses bons soins ont presque éclipsé la géologie. Nous avons même envisagé à la fin de la semaine de le kidnapper pour les futurs circuits de l’association! Menace fort heureusement non mise à exécution, et depuis Greg a tracé sa route. Il a quitté le Chalet d’Ambre fin 2012 et est désormais à la tête de l’Impressionist’ Café à Auvers sur Oise. Encore merci pour tout Greg!!!!

En fin de matinée, conférence-diaporama sur l’histoire géologique du Velay. L’après-midi, pour les marcheurs, ascension du Mézenc depuis la Croix de Peccata. Pour les non marcheurs, le dyke de rhyolite des « Dents du Diable » (Chastelas – Roche Pointue), le maar et les narces de Chaudeyrolles – Mont Signon.

Anne, ma soeur Anne… au pied de la croix du Mézenc.

Panorama légendé depuis la table d’orientation du Mézenc (1/2).

Panorama légendé depuis la table d’orientation du Mézenc (2/2).

Panorama légendé vers le nord depuis la croix du Mézenc.

Panorama légendé des narces de Chaudeyrolles.

Mardi 24 Juillet : le Gerbier de Jonc et le cirque des Boutières

Le Mont Gerbier-de-Jonc. Les pistons phonolitiques du Suc de Touron, du Gouleyou et des Roches de Borée. La carrière de Molines dans les dépôts du maar de Borée. Le village de Borée et son église à façade polychrome. Les dix coulées basaltiques et andésitiques superposées de Saint-Clément. Panorama de Saint-Clément sur le Cirque des Boutières, le Mézenc et le Gerbier. Le col de la Croix de Boutières.

Panorama légendé vers la Lozère depuis le Gerbier de Jonc.

Le Gerbier de Jonc et le Mézenc.

Les « rivières de pierres » du Suc de Sara.

Les carrières de Molines entaillant l’anneau pyroclastique du maar de Borée.

Détail des dépôts pyroclastiques.

Depuis Molines, le Gerbier de Jonc à gauche et le dyke annulaire du Suc de Sara à droite.

Le village de Borée au pied des Roches du même nom. A l’arrière plan, les rivières de pierres du flanc est du Mézenc.

Deux des dix coulées basaltiques superposées de Saint-Clément.

Détail des prismes dans l’une des coulées de Saint-Clément.

De droite à gauche : le Suc de Touron, le Gouleyou et les Roches de Borée, vus depuis le col de la Croix de Boutières.

Mercredi 25 Juillet : le massif du Meygal et le lac de Saint-Front

Panorama sur l’Yssingelais. Le village et le rocher basaltique de Queyrières. Le panorama de Raffy sur le Devès, la haute vallée de la Sumène et ses sucs phonolitiques. La zone nordique du Meygal, ascension du Grand Testavoyre depuis la cabane forestière. Le piston phonolitique de la Tortue. Le maar, le lac et le village de Saint-Front.

Le neck de Queyrières.

Panorama légendé de Raffy.

Pierrier de phonolites sur les pentes du Grand Testavoyre. On remarquera le débit en lauzes caractéristique.

La Tortue.

Le lac de Saint-Front.

La carrière entaillant les dépôts du maar de Saint-Front.

Jeudi 26 Juillet : volcanisme et préhistoire dans le bassin du Puy

Visite de l’Archéo-Logis à Laussonne. La grotte du Rond du Barry à Sinzelles. Le rocher de Polignac, panorama sur les volcans surtseyens et les argiles vertes du bassin du Puy-en-Velay. En fin d’après-midi, conférence au Chalet d’Ambre de Dominique Armand sur les proboscidiens et le mammouth. En soirée, conférence à l’Archéo-Logis de Jacques Collina-Girard sur les paysages immergés de la Provence et la grotte Cosquer.

La grotte du Rond Du Barry, aménagée pour notre visite.

Les remparts de Polignac dominant le bassin du Puy-en-Velay et ses argiles vertes (visibles sur les pentes à droite de la photo).

Une partie du château de Polignac.

Depuis le donjon de Polignac, la forteresse dominant le village. A l’arrière-plan, la ville du Puy-en-Velay et le plateau du Devès.

Panorama légendé depuis la forteresse de Polignac (1/2).

Panorama légendé depuis la forteresse de Polignac (2/2).

Vendredi 27 Juillet : le lac d’Issarlès et la vallée de la Loire

L’ancienne chartreuse de Bonnefoy. Le lac d’Issarlès (plus grand lac de cratère français). La colonnade basaltique ondulante de Goudet. Le site et le village d’Arlempdes.

Le lac d’Issarlès.

Sur les rives de la Loire, la colonnade basaltique ondulante de Goudet sur une semelle d’alluvions.

La forteresse d’Arlempdes sur une coulée basaltique. A gauche, le village et le clocher peigne.

Sur la rive opposée de la Loire, le prolongement de la coulée basaltique d’Arlempdes qui a rempli une ancienne vallée entaillant le granite du Velay, visible sur la gauche.

La chapelle d’Arlempdes en tuf volcanique rouge.