Nous voici bien loin des terres d’attache centraliennes de GéoLozère, mais un circuit de découverte géologique dans le Massif Armoricain, et plus particulièrement en Finistère, était en projet depuis bien longtemps. Nous avons depuis 2012 dans le groupe quelques fidèles originaires de cette région, et ils n’ont jamais hésité à traverser la France pour nous rejoindre sur nos circuits annuels. Il semblait donc naturel que pour une fois, le reste du groupe les retrouve sur leurs terres bretonnes.

Mais cette raison seule n’aurait évidemment pas suffi. La géologie du Massif Armoricain nous raconte une histoire parallèle à celle du Massif Central, et complémentaire à bien des égards. La richesse du Finistère au point de vue géologique n’est d’ailleurs plus à démontrer, et elle est consacrée et mise en valeur à travers le Geopark Armorique et ses lieux d’accueil, dont la Maison des minéraux de Crozon. Et les plus anciennes manifestations volcaniques de France métropolitaine sont parfaitement visibles sur les plages de la baie de Douarnenez, donc le fil rouge des circuits annuels de l’association n’était pas rompu.

Mon histoire personnelle avec le Finistère est plus ancienne. Il semble que j’y revienne une fois tous les dix ans, après un premier passage éclair en 1989 pour un congrès de sédimentologie à Brest. Dix ans plus tard en 1999, en marge d’une réunion de travail à Plouzané, j’avais pris du temps pour explorer les côtes du Léon, et j’avais été frappé par leur incomparable beauté. Dix ans plus tard en 2008, à l’occasion d’une semaine de vacances entre amis en baie de Douarnenez, j’ai pu découvrir la variété et la beauté des formations exposées en bord de mer, mais aussi et surtout le panorama du sommet du Menez Hom qui m’a immédiatement rappelé celui du Truc de Fortunio en Lozère (la mer en moins évidemment…). Encore un lien avec le Massif Central…

Le déclic était donc là, mais dix ans furent encore nécessaires. Ce circuit a été conçu et repéré en 2019 en collaboration avec notre « régionale de l’étape », Danielle Le Corre, originaire du pays bigouden. La presqu’île de Crozon et le Léon étaient non négociables en ce qui me concerne, et les monts d’Arrée incontournables. En rajoutant la mine de Locmaria, qui fut une excellente surprise comme nombre de sites gérés par des associations de passionnés sur d’autres circuits de l’association, nous n’avons finalement pas pu inclure ses terres natales du Cap Sizun et de la Pointe du Raz dans le programme, car comme d’habitude, il a fallu faire des choix pour que tout tienne en une semaine.

A l’origine prévu pour 2020, mais impacté de plein fouet par la pandémie, ce n’est finalement qu’en Juin 2021, une fois tout le monde à peu près vacciné, que nous avons finalement pu nous retrouver au Faou, pour une semaine de temps breton, c’est-à-dire essentiellement ensoleillé, alors que le reste de la France subissait de plein fouet de violentes vagues orageuses. Malheureusement le dernier jour, un crachin pénétrant a noyé les côtes du Léon dans le gris et a eu raison de notre enthousiasme. Pour la première fois, nous n’avons pas pu terminer un circuit. Et donc comme pour le Puy-de-Dôme, la liste des sites non visités est suffisamment longue pour que nous y retournions… Pourquoi pas dans dix ans ?

Laurent Massé